I- L’autel

Le 22 décembre 2013, le Père Frédéric Foucher étant curé de la paroisse St Pierre-St Vénérand, Monseigneur Scherrer, évêque de Laval, a consacré ce nouvel autel pour l’église Saint-Vénérand.

L’autel est un lieu élevé où l’homme peut rencontrer Dieu. Sur l’autel, le prêtre offre et consacre le pain et le vin pour qu’ils deviennent Corps et Sang du Christ qui se donne en nourriture à tous ceux qui le reçoivent en communion. L’autel, table du « sacrifice » et table du « repas » est donc lieu de l’Eucharistie qui signifie action de grâce. Pour l’autel, le peintre a choisi le jaspe-vert, synthèse de toutes les couleurs présentes dans l’église. La dorure met en valeur la table et les anges qui portent notre regard au-delà du plateau doré, vers le tabernacle, où les hosties consacrées — lieu de la présence réelle du Christ — sont conservées après la messe. Devant cet autel, la parole de la prière Eucharistique a tout son sens : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ; Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! » (Ap 19, 9)

L’Agneau couché sur le livre

En médaillon de cet autel, l’Agneau, couché sur la croix, posé sur le livre aux sept sceaux reprend la représentation, inspirée du livre de l’Apocalypse, que l’on peut voir sur le maître-autel, sur un pied d’ostensoir et sur un pied de croix. Le livre évoque la Bible, Parole de Dieu. L’agneau symbolise le Christ, victime innocente sacrifiée pour le salut de l’humanité. Dans l’Évangile de Jean, Jean-Baptiste annonce le Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). L’agneau couché sur la Croix dorée représente le Christ crucifié, vainqueur de la mort.
Les sceaux sont des médaillons à l’effigie du Christ, croix dorée et rouge, qui ferment le livre de la Parole. Par sa mort Jésus en a permis l’ouverture. Le premier sceau ouvert fait régner la justice divine. Les suivants libèrent l’homme de la guerre, la pauvreté, la maladie. Par le 5ème, Les martyrs et les saints sont accueillis au ciel. Par le 6ème la colère de Dieu réveillera les impies pour leur conversion. Par le 7ème, tous les hommes seront jugés selon leurs œuvres pour parvenir à la sainteté. Chaque médaillon est marqué d’une petite croix ; par la Croix, le Christ a sauvé les hommes du péché et de ses conséquences.

 

Les 4 têtes d’ange

© Yves Guihaire

À l’angle gauche, saint Jean ferme les yeux et on remarque ses oreilles.
Dans son Évangile, Jean nous dit que le Christ est « la Vraie lumière », une lumière que l’on voit avec le cœur : Jean a les yeux fermés. Par contre, ses oreilles sont grandes ouvertes. Pour Jean, l’écoute de la Parole est fondamentale.

À l’angle droit, saint Luc sourit.
Luc écrit dans son évangile « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Lc 19,10) Le sourire de Luc exprime la miséricorde divine. Par sa « miséri-corde » le cœur de Dieu s’ouvre à notre misère. Dieu veut communier avec nous, dans un même bonheur, dans le sourire d’une présence d’amour partagé.

A l’angle arrière gauche, saint Marc a les yeux grands ouverts et les lèvres fermées.
L’apôtre regarde fixement et ferme ses lèvres. Dans l’Évangile de Marc, Jésus invite ses disciples à ne pas dévoiler qui il est. C’est le « secret messianique ». L’identité de Jésus est un trésor à révéler quand le monde sera prêt. Après la « Transfiguration », Jésus « leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. » (Mc 9, 9)

A l’angle arrière droit, saint Matthieu ouvre les lèvres. Son Évangile met l’accent sur la transmission et l’enseignement. Puisque la promesse se réalise et que Jésus nous fait connaître sa condition de Fils de Dieu, à notre tour d’ouvrir les lèvres pour transmettre la Bonne Nouvelle : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples. » (Mt 28, 19)

II- L’ambon

Le jour de Noël 2014, le nouvel ambon a été béni par Don Pierre-Antoine Belley, curé de la paroisse St Pierre-St Vénérand.

Sur l’ambon, lieu de la Parole, est posé et ouvert le livre de la Bible, à chaque célébration. Lors d’une eucharistie, quatre lectures sont proposées, lues par le peuple des fidèles : une lecture de l’Ancien Testament, un psaume, une lecture du temps de la première Église et l’Évangile du jour, proclamé par le célébrant. Sous le support du lectionnaire est disposé un médaillon de l’agneau vainqueur, debout portant la croix glorieuse.

Cet ambon représente le « Livre en forme de rouleau » ouvert (Ap 5, 1), support de la Bible d’aujourd’hui. Il est fait d’une colonne ornée de feuilles d’Acanthes, symbole de Victoire et de Gloire soutenue par quatre pattes de lion, emprunte du Christ, né de la tribu de Juda, parfois appelé Lion de Juda. Il y a quatre pieds : La Parole est inscrite aux 4 coins de la terre : Est, Sud, Nord, Ouest.

« Ce livre, c’est le déroulement même de l’histoire du monde, c’est le livre sur lequel s’écrit chacune de nos histoires de génération en génération ; ce livre, c’est la succession des drames qui constituent cette histoire et dont le Christ seul est à même de nous révéler le sens. Seul l’Agneau, (le Christ) en offrant sa vie pour nous, peut transfigurer notre histoire, peut transfigurer notre monde avec ce qu’il comporte de péché, de tragédies, de haines, pour en faire, déjà, comme une habitation intense de la gloire divine….


… Chaque fois que nous porterons notre regard sur cet Agneau immolé, nous nous rappellerons que cette table autour de laquelle nous nous rassemblons chaque dimanche est d’abord l’autel du sacrifice, autrement dit le lieu où, comme baptisés, nous sommes appelés à offrir avec Jésus nos vies et nos cœurs comme un sacrifice saint, capable de plaire à Dieu. En précisant bien que le sacrifice chrétien, que le culte chrétien n’est pas autre chose que la transformation de l’existence au moyen de l’amour.

Il ne s’agit pas d’enlever quelque chose ni de détruire ; il s’agit d’accueillir une plénitude, l’Esprit Saint en personne, et de parvenir, par Lui, à un renouvellement de tout notre être en Dieu. C’est là tout le sens de l’eucharistie, bien sûr, et c’est aussi toute la portée symbolique du rite de consécration que nous allons opérer sur cet autel dans quelques instants. »

Extrait de l’Homélie de Mgr Scherrer, 22 décembre 2013,Consécration de l’autel.

L’autel et l’ambon, en bois, ont été fabriqués par Messieurs Pascal Blanche et Basile Mengal, de l’entreprise Colas, menuiserie, à l’initiative de la Commission Art Sacré de Laval. L’agneau de l’autel est un don-ex-voto de Monsieur Gille de Kérangal, et a été restauré par Madame Amélie Romet.
Responsable : Marie-Eline Guihaire.
Peinture : Monsieur Daniel Thirault.
Dorure : Madame Marie-Line Brunet.
Sculptures : Monsieur Séphane Desdouet.